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Syndrome du tunnel cubital

Qu'est-ce que c'est ?

Le tunnel cubital est un tunnel situé au niveau du coude dans lequel passe le nerf cubital. Ce nerf donne des sensations à l’auriculaire et à une partie de l’annulaire. Avec le temps, le toit de ce tunnel se resserre et augmente ainsi la pression à l’intérieur. Malheureusement, les nerfs sont assez sensibles à la pression et cessent de fonctionner correctement lorsqu’elle dépasse un certain seuil.

Classiquement, les patients atteints du syndrome du tunnel cubital se plaignent d’un engourdissement du 4e et 5e doigt qui va et vient. Il les réveillera souvent la nuit avec une sensation de picotement et parfois une douleur brûlante. En général, l’extension du coude permet de résoudre les symptômes. Les patients ressentent également une faiblesse qui les pousse à faire tomber des objets. En l’absence de traitement, certains patients souffrent d’un engourdissement continu des doigts. Un test de conduction nerveuse est généralement effectué pour évaluer la gravité de l’atteinte du nerf et la zone où le nerf est comprimé. Cela permettra au chirurgien plasticien de déterminer le traitement le mieux adapté à votre cas.

À ne pas confondre avec

Le syndrome du tunnel cubital ne devrait pas affecter le pouce, l’index ou le majeur. Habituellement, la sensation de picotement dans ces doigts est associée au syndrome du canal carpien, qui est une autre compression nerveuse, mais au niveau du poignet. Il existe également d’autres causes d’engourdissement des doigts, comme le diabète, une carence en vitamines et une carence en hormones thyroïdiennes.

Options de traitement

Le traitement initial du syndrome du tunnel cubital est l’attelle de nuit. Lorsque l’on dort, il est assez fréquent de plier le coude. En faisant ce mouvement, on augmente la pression dans le tunnel, ce qui provoque les picotements. L’attelle de nuit doit être portée toutes les nuits. En cas d’échec, un autre traitement consiste en une injection de stéroïdes dans le tunnel cubital. Le but de l’injection de stéroïdes est de réduire l’inflammation, ce qui réduirait ensuite la pression dans le canal. Il s’agit d’une mesure temporaire car elle ne traite pas la cause, à savoir le toit du tunnel qui se resserre.

Enfin, la chirurgie est l’option de traitement la plus définitive. L’indication du traitement se fait le plus souvent sur la base des symptômes de la personne et de la mesure dans laquelle elle affecte ses activités quotidiennes. L’objectif de la chirurgie est de libérer le toit du tunnel pour augmenter l’espace et ainsi diminuer la pression autour du nerf. Souvent, nous transposons également le nerf devant l’os drôle pour réduire l’angle aigu que le nerf doit franchir lorsqu’il plie le coude. Habituellement, cette opération se fait sous anesthésie générale, mais il est possible, si vous êtes un bon candidat, que votre chirurgien plasticien vous propose de la faire sous anesthésie

locale. La libération consiste en une petite incision autour de la partie interne de votre coude d’environ 4 à 6 cm.

Il existe quatre risques principaux associés à la libération du tunnel cubital. Le premier est l’infection. Toute intervention qui nécessite une incision comporte un risque d’infection. Le second est une lésion des nerfs qui donnent la sensation autour du coude. Ces nerfs appelés MABC, qui sont différents du nerf cubital que nous libérons, peuvent, s’ils sont coupés, provoquer des engourdissements et des douleurs autour du coude. Un autre risque est une récupération partielle du nerf. Il faut du temps pour que le nerf guérisse et parfois le patient ne retrouve pas complètement la sensation ou la force. Enfin, la pire complication est la lésion du nerf. C’est très rare, mais comme le nerf se trouve juste en dessous de la zone où nous libérons le tunnel, il y a un risque d’endommager la structure. Si cela se produit, il peut en résulter un engourdissement et une faiblesse temporaires ou permanents de votre main.

Réhabilitation

En post-opératoire, le chirurgien appliquera un pansement et un bandage. Gardez votre bras et votre main en hauteur pour réduire le gonflement et faites bouger toutes les articulations immédiatement après l’opération pour éviter toute raideur. Il est important de garder l’incision propre et de limiter toute levée avec le bras opéré. Une fois la plaie complètement fermée, le fait de masser votre cicatrice aidera à disperser le gonflement et à désensibiliser votre cicatrice. La plupart des patients peuvent reprendre leurs activités quotidiennes normales dès que 6 semaines se sont écoulées depuis l’opération.

Votre chirurgien ou votre thérapeute de la main vous donnera des exercices et des étirements pour votre main que vous devrez faire aussi souvent que recommandé pour vous aider à retrouver la mobilité, la force et la dextérité de votre main après l’opération.

Pour une consultation, demander à votre médecin d’envoyer la demande au CHU de Québec pour être vu à l’hôpital.