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Syndrome du tunnel carpien

Qu'est-ce que c'est ?

Le canal carpien est un tunnel situé dans le poignet où passent de multiples structures telles que les tendons, qui constituent la liaison entre le muscle et l’os des doigts et, surtout, le nerf médian. Ce nerf donne des sensations à l’intérieur du pouce, de l’index, du majeur et d’une partie de l’annulaire. Il aide également à effectuer certains mouvements du pouce. Avec le temps, le toit de ce tunnel se resserre, ce qui augmente la pression à l’intérieur. Malheureusement, les nerfs sont assez sensibles à la pression et cessent de fonctionner correctement lorsqu’elle dépasse un certain seuil.

Classiquement, les patients atteints du syndrome du canal carpien se plaignent d’un engourdissement des doigts qui va et vient. Ils se réveillent souvent la nuit avec une sensation de picotement et parfois de brûlure. En général, il suffit de secouer la main pour que les symptômes disparaissent. Les patients se plaignent également de faiblesse, de faire tomber des objets et de difficultés à utiliser ou à manipuler de petits objets. Si la maladie n’est pas traitée, certains patients présentent un engourdissement continu des doigts. Un test de conduction nerveuse est généralement effectué pour évaluer la gravité de l’atteinte du nerf et décider du traitement le plus adapté à votre cas.

À ne pas confondre avec

Le syndrome du canal carpien ne devrait pas affecter l’auriculaire. Habituellement, la sensation de picotement dans l’auriculaire est associée au syndrome du canal cubital, qui est une autre compression nerveuse, mais au niveau du coude. Cependant, il est normal d’avoir du mal à distinguer quel doigt est engourdi ou non lorsque les symptômes sont sévères.

Options de traitement

Le traitement initial du syndrome du canal carpien est l’attelle de nuit. Lorsque l’on dort, il est assez courant de fermer les poings et de plier le poignet. En faisant ce mouvement, nous augmentons la pression dans le tunnel, ce qui provoque la sensation de picotement. L’attelle de nuit doit être portée toutes les nuits. En cas d’échec, un autre traitement consiste en une injection de stéroïdes dans le tunnel carpien. Le but de l’injection de stéroïdes est de réduire l’inflammation, ce qui réduirait ensuite la pression dans le canal. Il s’agit d’une mesure temporaire car elle ne traite pas la cause, à savoir le toit du tunnel qui se resserre lentement.

Enfin, la chirurgie est l’option de traitement la plus définitive. L’indication d’un traitement se fait le plus souvent sur la base des symptômes et de la mesure dans laquelle ils affectent les activités quotidiennes. Il existe deux types d’interventions chirurgicales, mais elles reposent toutes deux sur le même principe : libérer le toit du tunnel pour augmenter l’espace et ainsi diminuer la pression autour du nerf. Les deux opérations sont réalisées sous anesthésie locale (ce qui signifie que nous gelons/éteignons la zone) et durent environ 15 à 20 minutes. L’intervention de référence est ce que l’on appelle la libération ouverte du tunnel carpien. Elle consiste en une petite incision d’environ 3 à 5 cm autour de la jonction poignet/palmier. Le toit du tunnel est libéré et la peau est ensuite refermée à l’aide de points de suture résorbables. L’autre type de chirurgie est ce que l’on appelle la libération endoscopique du tunnel carpien. À l’aide d’une caméra, le chirurgien est capable de libérer le toit du canal avec une plus petite incision au niveau du pli du poignet. Le chirurgien décidera de l’intervention qui vous convient le mieux en fonction de la disponibilité, du remboursement par l’assurance, des préférences personnelles et des risques.

Il y a trois risques principaux associés à la libération du canal carpien. Le premier est l’infection. Toute intervention qui nécessite une incision de la peau présente un risque d’infection. Le second est ce que l’on appelle la douleur du pilier. Il s’agit d’une douleur autour de la zone où le toit du tunnel est coupé. Habituellement, elle dure quelques mois et se traite bien avec des massages de la zone. Enfin, la pire complication est la lésion nerveuse. C’est très rare, mais comme le nerf se trouve juste en dessous de la zone où nous libérons le tunnel, il y a un risque d’endommager la structure. Si cela se produit, cela peut entraîner un engourdissement et une faiblesse temporaires ou permanents de votre main.

Réhabilitation

En post-opératoire, le chirurgien appliquera un pansement et un bandage. Gardez votre bras et votre main en hauteur pour réduire le gonflement et faites bouger toutes les articulations immédiatement après l’opération pour éviter toute raideur. Il est important de garder l’incision propre et d’éviter de soulever des objets lourds avec la main opérée. Une fois la plaie complètement fermée, le fait de masser votre cicatrice aidera à disperser le gonflement et à désensibiliser votre cicatrice. La plupart des patients peuvent reprendre leurs activités quotidiennes normales 6 semaines après l’opération.

Votre chirurgien ou votre thérapeute de la main vous donnera des exercices et des étirements pour votre main que vous devrez faire aussi souvent que recommandé pour vous aider à retrouver la mobilité, la force et la dextérité de votre main après l’opération.

Pour une consultation, demander à votre médecin d’envoyer la demande au CHU de Québec pour être vu à l’hôpital.