Qu'est-ce que c'est ?
La ténosynovite de De Quervain est une affection qui touche les tendons du côté du pouce du poignet. Elle peut être très douloureuse et on pense qu’elle est provoquée par une surutilisation chronique du poignet et de la main. Les tendons sont très importants car ils relient nos os à nos muscles, permettant ainsi le mouvement des articulations. Les tendons sont entourés de gaines destinées à les protéger et à leur permettre de se déplacer sans friction. Lorsque nous surutilisons un tendon spécifique, la gaine peut être irritée et enflammée. Lorsque cela se produit, elle se resserre autour du tendon qu’elle entoure, entravant son mouvement.
La ténosynovite de De Quervain se présente sous la forme d’une douleur et d’un gonflement à la base du pouce, sur la face dorsale, d’une difficulté à bouger le pouce et le poignet, et d’une sensation de coincement du pouce lorsque l’on essaie de le bouger. Le test de référence pour diagnostiquer la ténosynovite de Quervain est le test de Finkelstein, qui implique une douleur du côté du pouce lors de la déviation du poignet.
À ne pas confondre avec
La ténosynovite de De Quervain n’est pas le syndrome du canal carpien, une affection due à une lésion nerveuse. Le syndrome du canal carpien provoque des engourdissements et des douleurs, principalement dans le pouce, mais aussi dans l’index, le majeur et l’annulaire. Les deux syndromes sont provoqués par des activités répétitives qui sollicitent la main et le poignet, mais le syndrome du canal carpien est plus répandu.
Une autre affection qui peut ressembler à la ténosynovite de De Quervain est l’inflammation de la branche dorsale du nerf sensoriel radial ou l’arthrite à la base du pouce.
Options de traitement
Le traitement initial de la ténosynovite de De Quervain est un traitement conservateur. Il comprend la prise d’anti-inflammatoires, le repos et la pose d’une attelle sur la main affectée. L’autre option, lorsque les traitements conservateurs ont échoué ou que l’affection est grave, est l’injection de corticostéroïdes directement dans la gaine tendineuse enflammée. Cette opération peut être répétée plusieurs fois jusqu’à la disparition des symptômes. Plus le syndrome de de Quervain est détecté tôt, plus ces traitements de première intention seront efficaces. On peut également avoir recours à la physiothérapie, qui consiste à faire des exercices pour aider à réapprendre les schémas de mouvement du poignet ou à fabriquer une attelle pour maintenir la main en place afin de reposer les tendons.
Dans les cas plus compliqués ou plus graves, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. L’opération s’appelle une ténosynovectomie et son but est de libérer la gaine tendineuse enflammée. L’intervention chirurgicale est pratiquée sur un patient conscient auquel on a administré un anesthésique local qui gèle le site chirurgical pendant 2 à 3 heures. Le chirurgien ouvre ensuite le site chirurgical, ouvre la gaine du tendon à l’aide d’une incision pour libérer la constriction autour du tendon, examine le tendon blessé, retire des tissus pour aider à réduire l’inflammation (si nécessaire) et s’assure que le tendon pourra bouger plus librement. Le chirurgien ferme ensuite le site chirurgical.
Bien que l’intervention chirurgicale soit plus efficace, elle entraîne certains effets secondaires tels qu’un gonflement, une douleur et un engourdissement transitoires, ainsi qu’une cicatrice résiduelle. Il existe également un risque de lésion nerveuse, d’infection et de subluxation du tendon. Il y aura un gonflement localisé, une raideur et une douleur cicatricielle, il y a un risque d’infection, il y a un risque de lésion nerveuse qui peut réduire la sensation, et il y a un risque de subluxation du tendon (glissement du tendon qui clique avec le mouvement du poignet). Les nerfs les plus fréquemment endommagés lors de cette opération sont les branches du nerf radial superficiel qui permettent la sensation à l’arrière du pouce et de l’index. Les lésions réduisent la sensation dans ces zones, mais n’affectent pas la fonction de la main et du pouce. L’effet le plus grave de cette atteinte est la douleur chronique.
Réhabilitation
En post-opératoire, le chirurgien appliquera un pansement et un bandage. Gardez votre bras et votre main en hauteur pour réduire le gonflement et faites bouger toutes les articulations immédiatement après l’opération pour éviter la raideur. Une fois la plaie complètement fermée, le fait de masser votre cicatrice aidera à disperser le gonflement et à désensibiliser votre cicatrice. La plupart des patients peuvent reprendre leurs activités quotidiennes normales dès que 6 semaines se sont écoulées depuis l’opération.
Votre chirurgien ou votre thérapeute de la main vous donnera des exercices et des étirements pour votre main que vous devrez faire aussi souvent que recommandé pour vous aider à retrouver la mobilité, la force et la dextérité de votre main après l’opération.